Les peintures écologiques le sont-elles de la fabrication à la valorisation ?

Beaucoup se pose sans doute la question de la qualité de l’air avant une mise en peinture, notamment pour une chambre d’enfant. Lorsque l’on connaît tous les produits chimiques intervenant dans la fabrication d’une peinture, il est normal que notre consommation se tourne de plus en plus vers des produits écologiques. On vise des produits moins nocifs pour notre santé et plus respectueux de l’environnement.

La composition des peintures

Comment étaient les peintures avant ? Les plus anciennes datent d’il y a 40 000 ans, autant dire une éternité. À l’époque, pas de pigments ni de liants synthétiques et pourtant, les couleurs perduraient. Il suffit de voir les grottes de Lascaux ou Chauvet pour s’en rendre compte. Ocre, dioxyde de manganèse, charbon, graisse animale, argile servaient de couleurs et le résultat est remarquable.
Aujourd’hui, les peintures sont composées :
– D’une charge pour la texture
– De pigments pour la couleur
– D’un liant pour homogénéiser la peinture et ses composants
– D’un diluant ou solvants pour fluidifier
– D’adjuvants ou additifs pour rajouter des propriétés tels que temps de séchage, brillance, odeur etc.
Parmi ces composés, on retrouve les cov, composés organiques volatils, ainsi que le formaldéhyde, alkyde et autre éthers de glycol, tous plus nocifs les uns que les autres pour notre santé et notre environnement. Irritation, allergies, perturbations endocriniennes, la liste est longue. Ainsi, il est naturel de se tourner vers des peintures écologiques.
Au vu de ces informations, il vaut mieux proscrire totalement les peintures glycéro faites à base de solvants et très polluantes. Les peintures à l’eau ne sont pas non plus exemptes de produits chimiques. Elles permettent juste de nettoyer les pinceaux à l’eau.

Les caractéristiques des peintures naturelles

Une peinture naturelle doit contenir au moins 95% d’ingrédients naturels. En réalité, il vaut mieux lire et savoir lire les étiquettes pour s’assurer du bon respect de cette norme. Certains labels fournissent une garantie de leur non-toxicité que ce soit en termes de fabrication, composition et valorisation.
Les caractéristiques principales des peintures bio :
– Elles ne comportent quasi aucune résine chimique, pas de substances polluantes, pas de métaux lourds.
– La teneur en COV est limitée à 5g par litre mais il est possible d’en trouver à moins de 1g/l.
– Le processus de fabrication doit être peu polluant et le contenant écologique, recyclable ou biodégradable
– Comporter un label tel qu’Ecolabel, Ecocert ou NF Environnement. Lorsqu’il n’y a pas de label, vérifiez l’étiquette.
Au niveau de leurs performances, elles offrent un bon pouvoir couvrant, une durée de vie respectable, peu voire pas d’odeur et une microporosité laissant l’humidité s’évaporer. Le choix des couleurs et finitions est varié, la peinture s’applique comme une peinture traditionnelle et les outils se nettoient à l’eau. Le temps de séchage est toutefois plus long et ces peintures peuvent être un peu plus chères.
Il existe plusieurs types de peintures naturelles :
– Peinture minérale : utilisée depuis des millénaires, les badigeons a la chaux ou a l’argile sont les peintures minérales les moins polluantes. Fabriquées à base d’argile, de chaux ou de silices, elles sont sans solvants.
– Peinture à la caséine
– Peinture à l’huile naturelle
– Peinture encaustique, à la cire d’abeille

La composition des peintures écologiques

Les peintures écologiques sont composées uniquement d’ingrédients non nocives pour la santé : de l’eau, des liants naturels, des huiles végétales, des pigments naturels. Ces derniers, par opposition aux pigments de synthèse pour la plupart issus de la pétrochimie, sont les suivants :
– Pigments minéraux : argiles, sables, silices, poudre de quartz
– Pigments végétaux à partir des plantes
– Pigments animal tels que l’encre de seiche
Pour le liant, on utilise de l’huile de lin ou de ricin, de la chaux ou encore de la cire d’abeille. Enfin, pour les solvants, on trouve de l’essence de térébenthine ou les terpènes d’agrumes, les composants principaux de la résine de ces plantes. Peut-on affirmer pour autant que les peintures bio sont inoffensives ? S’il est vrai que certaines sont composées à 100% d’ingrédients naturels, la plupart contiennent un petit pourcentage de produits chimiques. De manière générale, les peintures mates contiennent moins de COV que les peintures satinées et brillantes. Sachez que le pic d’émission de COV est atteint trois jours après l’application d’où l’importance de l’aération.

Les labels des peintures écologiques

Les labels permettent d’avoir une certaine garantie sur la composition de la peinture. Ils sont contrôlés par des organismes indépendants et se fondent sur l’analyse du cycle de vie du produit. La norme requiert une concentration de COV de moins de 5g par litre. Même sans label, vérifiez ce taux sur les étiquettes.
Quels sont les différents labels :
– La certification NF Environnement par l’Afnor est la moins exigeante.
– L’Écolabel européen prend en compte tout le cycle de vie du produit.
– Le label NaturePlus prend également en considération la production et la valorisation.
– L’Ange bleu est le plus ancien label environnemental et aussi le plus strict.

Le retraitement des déchets de peinture

Le recyclage de la peinture et de ses résidus est primordial pour réduire notre empreinte écologique. Les déchets de peintures sont ceux générés lors de leur utilisation, provenant du nettoyage des outils, des fabrications ratées, périmées ou hors normes. Ces déchets suivent la règlementation des déchets non dangereux et dangereux. En effet, les solvants ne doivent pas être jetés dans le réseau d’assainissement, ni être abandonnés ou brulés.
Les étapes d’un bon recyclage passent par le stockage dans des conditions satisfaisantes de sécurité et d’hygiène, une collecte règlementée en prenant toutes les précautions nécessaires pour éviter une pollution accidentelle et enfin, l’acheminement vers des centres de traitement par des transporteurs certifiés par la préfecture. Il conviendra ensuite d’avoir un bordereau de suivi pour la catégorie des déchets dangereux. Les différents constituants de la peinture seront séparés grâce à divers traitement et valorisés pour fabriquer de nouvelles peintures.
Les particuliers les déposeront en déchetterie. Si votre commune propose une collecte spécifique, c’est encore mieux. Certaines peintures écologiques sont compostables mais avant de le faire, assurez-vous que ce soit bien le cas !